Travailler en école internationale est une formidable opportunité pour pas mal de raisons. Expérimenter des pays, des cultures et des enseignements différents est toujours enrichissant. Ce sont d’ailleurs toutes ces expériences qui m’ont permises d’écrire 4 livres. Cependant aujourd’hui c’est de l’aspect financier en particulier que je vais parler. Enseigner en école internationale vous permet d’avoir accès à des salaires, primes et avantages quasi-introuvable dans des contrats français.
Cet article est la suite de l’article « Pourquoi je travaille à l’étranger« . Il peut être lu seul mais si vous voulez retirer le maximum de bénéfices de votre lecture je vous conseille de commencer ici.
Pour commencer je tiens à dire que je suis conscient que sur Semeunacte, je ne parle pas souvent d’argent et du fait de certains mails que j’ai reçus, je sais que certains préféreraient que les choses restent telles quelles.
A dire vrai, je n’ai pas pris une décision ferme de parler ou de ne pas parler d’argent. J’en parle car je sais que certains seront intéressés. Je sais que tout le monde ne sera pas à son aise mais ce n’est pas grave. Après tout, l’argent est parti prenante de la vie de tout le monde ici (qu’on se l’avoue ou non…) et même si j’ai pris le parti d’en parler sur un blog collaboratif dédié : Argent-Content.com, je me dis que Semeunacte reste tout de même approprié pour parler du sujet qui nous intéresse aujourd’hui :-)
Travailler à l’étranger va vous enlever pas mal
Eh oui, commençons par les bonnes nouvelles si vous le voulez bien. Roget Thierry écrivait dernièrement qu’il dépensait à peu près 2000 euros par mois en frais divers qui tout simplement n’existent pas en France.
Ces frais n’existent pas parce qu’ils sont pris en charge de manière invisible ou presque par l’état. Sans vouloir entrer dans les détails voici une liste succincte des « détails » auxquels Thierry à penser concernant sa vie au Brésil :
- La santé
- Les médicaments
- Les dents et la vue
- L’electricité non subventionnée
- L’école privée
Cela fait beaucoup n’est-ce pas ? Rassurez-vous, vous pouvez faire le choix d’éviter l’Amérique du Sud si vous le souhaitez lol. Tous ces postes de dépenses sont quasi-indolores pour nous ici dans le Golfe, SAUF pour l’école qui peut revenir rapidement très chère par ici.
Pour ma part je dois bien avouer qu’à chaque fois que je parle avec Thierry, j’ai de plus en plus envie de découvrir ce fameux Brésil. En fait à dire vrai, deux de mes étudiantes et leur mère trouvent en ce moment vachement louche que je n’arrête pas de leur demander des infos sur le Brésil et l’Amérique du Sud en général lol.
Enseigner à l’étranger peut vous apporter…Beaucoup !
Tout d’abord commençons par une distinction importante. Je suis moi-même professeur de français. Ici, j’aime à parler de ce que je connais et ce que j’expérimente moi-même tous les jours.
La distinction que je fais est entre le fait de « travailler à l’étranger » et le fait « d’enseigner à l’étranger ». Concernant le fait d’enseigner à l’étranger, je suis dans mon domaine, c’est quelque chose dont je peux parler facilement car je le vis moi-même tous les jours.
Maintenant vous devez savoir que lorsque vous travailler à l’étranger dans une compagnie privée qui n’à rien à voir avec l’éducation. Vous vous exposez inévitablement à des couts qu’un professeur n’a pas. Par exemple un professeur ne paie (généralement) pas pour l’éducation de ses enfants.
De la même manière, il est généralement admis qu’un professeur à plus de vacances que la normale des employés du secteur privé.
Pour vous faire une idée précise des points auxquels vous devez penser si partir à l’étranger (sans être prof) vous intéresse, je vous conseille la lecture de l’article qui suit : 30 Points à faire figurer sur votre contrat avant de vous expatrier.
Vous allez signer un contrat local ou un contrat expatrié ?
La scène se passe en 2008. Le Ministère des Affaires Etrangères Français me propose de partir pour Oman en me faisant signer un contrat à Paris… un contrat français…
Quelle ne fût pas ma surprise d’apprendre quelque temps plus tard que je venais de signer un contrat local. Eh oui, la bavure ! A l’époque je croyais que par contrat local, on voulait dire un contrat à l’indienne ou à la chinoise. En réalité un contrat local veut simplement dire que vous serez payé selon les standards de votre pays d’origine.
Si vous souhaitez connaître toute l’histoire, j’ai fait réaliser une présentation par Olivier de SimpleSlide.com pour présenter le livre numérique que vous recevrez dès que vous vous abonnerez à la NewsLetter Semeunacte :-)
La différence principale entre le contrat local et le contrat expatrié réside dans le fait que l’un couvrira vos dépenses dans votre pays d’accueil et l’autre couvrira les dépenses de votre pays d’accueil ET les dépenses de votre pays de départ.
En clair et pour l’écrire noir sur blanc : un contrat local vous appauvrit ! Tout simplement !
Qu’est-ce que comprend un contrat expatrié ?
Là est toute la question et sincèrement la liste qui suit est loin d’être exhaustive. Cependant pour votre tranquillité et votre sécurité cette liste vous donne une bonne idée des indispensables qu’il vous faudra vérifier dans votre contrat si vous décidez un jour à vous expatrier efficacement.
– Un appartement ou une maison
C’est la condition première. Si vous devez payer un loyer dans votre pays d’accueil alors vous serez dans la quasi-obligation de ne pas avoir de pied-à-terre dans votre pays d’origine. Moi, ça me met mal à l’aise.
– Le voyage Pays d’Origine / Pays d’Accueil est payé… pour toute la famille
Il est normal qu’en vous engageant, ils vous payent des indemnités pour que vous veniez travailler. Je sais, je sais ! En France ce n’est pas le cas mais d’après ce que j’ai pu observer, ceci est un standard peu importe l’emploi que vous occuperez ou le pays où vous vous rendrez.
– Les assurances sont comprises
Oui mais lesquelles ? A vous de négocier, essayer d’en mettre un maximum dans votre contrat. Cependant sachez que les assurances santé, assurances vie et assurances invalidité (permanente ou non) sont des standards.
– les fonds de pension
Voilà qu’on touche à une expression que l’on n’aime pas du tout en France. En fait il n’y a rien de bien méchant ici, c’est juste le nom générique donné aux fonds de retraite et autres fonds que peuvent contracter à outrance les Nord-Américains.
– Les congés payés annuels
Je sais qu’en France on a 4 semaines. Mais ce standard français ne s’applique pas partout. Allez dire aux Japonais que nous avons 4 semaines de congés et ensuite ne vous étonnez pas qu’ils vous regardent comme la pire des feignasses.
– L’éducation des enfants est payée.
Faites quand même très attention ici. Je connais un certain nombre de personnes qui n’ont pas vérifié leurs contrats avant de signer. Ils ont cru sur parole le recruteur qui disait que l’éducation des enfants était incluse dans le contrat. Cependant la compagnie avait pris soin de mettre un plafond aux factures annuelles de l’école. Aujourd’hui concernant le couple auquel je pense, la mère à dû recommencé à travailler précipitamment du fait de ce manque de clarté.
J’ai essayé de rassembler un maximum de points auxquels j’ai pu penser. La prochaine fois nous parlerons de la situation des profs de Français Langue Étrangère en particulier. Le statut bâtard comme je l’appelle.
Et Vous ? Qu’en pensez-vous ? Vous souhaitez partir à l’étranger ? Vous ne savez pas comment ? Vous avez des doutes ? N’hésitez pas à commenter pour en discuter :-)
J’ai maintenant un service à vous demander : Si cet article vous a plu et si mes articles vous plaisent aussi, accepteriez-vous de leur donner un coup de main ?
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En tous les cas Merci et Bonne lecture… ben oui vous avez sincèrement cru que j’ai mis toute ma sagesse dans ce seul article ? :-)
C’est en quittant la france, qu’on s’aperçoit à quel point notre pays est formidable! Pourvu que ça dure!
Thierry Roget a recemment ecrit..Vivre sous les tropiques et dans un pays émergeant- ça coûte cher
@Thierry, je peux pas m’en empécher, à chaque fois que j’entends ou que je lis « pourvu que ça dure » j’ai tendance à croire que c’est ironique lol
C’est vrai que la France offre pas mal de bonnes choses mais beaucoup se reposent justement sur ce qui devrait être en réalité « une cerise sur le gateau ».
Aujourd’hui en France les aides dont bénéficient les Français les font « survivre » et même plus « vivre » convenablement. Sincèrement si tu veux mon avis, c’est parce que quelque part beaucoup trop de personnes ont fini par se reposer sur ces aides pour combler des salaires qui s’amenuisent chaque jour.
Dans le même temps, certains patrons ne se gênent pas pour donner des salaires ridicules en se disant « de toute façon, l’état aidera mon salarié d’une manière ou d’une autre ».
Bref c’est un vaste sujet… merci pour ton commentaire Marothro :-)
Mohamed Semeunacte
Merci pour cette série d’article. Pour le moment, je ne suis qu’étudiante à l’étranger. Mais une fois mon diplôme obtenue, je songe vraiment à m’expatrier de façon plus définitive. Pour tout dire, je ne me vois absolument pas rentrer vivre en France, maintenant que j’ai testé un ailleurs qui me plait. Et même si ce ne sera pas dans le domaine de l’éducation, tes articles me sont tout de même très utiles. Ils m’aident à voir quels points prendre en compte pour prendre ma décision.
@Méloë Je suis content de savoir que mes articles sont utiles même à des gens qui ne sont pas dans l’éducation. En fait j’écris toujours de mon point de vue de prof mais j’essaie de faire en sorte d’élargir la réflexion.
Sans indiscrétion, tu es dans quel coin ? Comment ça se passe ?
Au plaisir de te lire
Mohamed Semeunacte
Je ne connaissais pas cette distinction entre local et expatrié. J’ai travaillé à l’étranger de nombreuses années pour le ministère de la coopération puis celui des affaires étrangères mais toujours avec un contrat « expatrié ». Il y a peut-être une particularité pour l’enseignement ? A l’époque (jusqu’en 2001 en ce qui me concerne) les conditions financières étaient très bonnes.
Depuis 4 ans je suis revenu sous les tropiques mais en France ;)
Yann a recemment ecrit..YannTessier- Presentation Zen- Gates- Jobs- & the Zen aesthetic http-ffim-t1a6m
Salut Yann, c’est marrant que tu commentes aujourd’hui car justement j’ai découvert ton nom hier sur le blog http://www.manvsdebt.com, tu as participé à dévoilé les prix effarants de la vie en France, n’est-ce pas ? :-)
En fait pour avoir le statut d’expat quand tu sors de France pour un ministère il faut y avoir travaillé précédemment. En clair être fonctionnaire. Pour les autres ce sont des contrats batards qui ne sont clair pour aucun des deux parties et que le MAEE se complait à laisser dans le vague.
Merci pour ton commentaire Yann :-)
Mohamed Semeunacte
Je suis étudiante en archéo’ à Jérusalem (on n’est pas très, très loin en fait !). Et si qui me pousse à rester ce sont les conditions de travail ici, par rapport à la France.
On étudie avec de vrais professionnels, pas juste des profs de facs, on a du matériel approprié, des horaires d’ouvertures de labos et de bibliothèques beaucoup plus étendues qu’en France, des stages et exercices pratiques tout au long de la formation, histoire d’apprendre réellement un métier et pas seulement des connaissances.
En outre, en terme de logement/services étudiants, tout est vraiment fait pour nous simplifier la vie : logement et services sont dispo directement sur le campus… Et côté boulot, c’est pareil. Les crédits alloués à la recherche sont bien supérieurs; il existe de vraies structures dans mon domaine… ET puis, il y a une rigueur, un sérieux que je n’ai jamais trouvé en quatre ans d’études en France.
Bon d’un autre côté, la retraite à 60 ans, n’est même pas envisageable, mais sincèrement, c’est pas ce que je souhaite non plus.
En plus, c’est un cadre extraordinaire. Mais comme tu le disais, dans un précédent article, ça dit aussi rompre avec la vie qu’on avait en France, voir beaucoup moins souvent famille et amis…Quoiqu’à ce dernier sujet, il m’a suffit d’un an à l’étranger pour voir combien étaient encore là à mon retour, le temps des vacances…
Bref, je me pose pas mal de questions encore, mais ma décision est en fait plus ou moins prise.
@Méloë, archéologie à Jérusalem ? je veux qu’il y ait de quoi faire et que les moyens soient mis lol.
C’est marrant parce que vraiment je lis la passion dans ton message. Je suis content pour toi, si tu as trouvé un endroit qui te plait et qui en plus te permet de te réaliser. C’est cool !
En beaucoup moins bien, avec les Grade 6 7 et 8 on a visité des tombes Akkadienne mercredi dernier. C’était vraiment intéressant car du haut de ma culture archéologique quasi inexistante je ne savais même pas qu’une civilisation avait existé avant la civilisation mésopotamienne lol.
Quand à la retraite, je trouve que c’est un truc franco-français de penser au bon temps qu’on prendra à 60 ans grâce au SMIC que nous accordera(i) l’état. Une retraite ça se prépare de manière privé, ensuite si l’état veut me donner 1000 euros de plus par mois, ben je n’y vois aucun inconvénient lol.
En tous les cas merci pour ton témoignage vraiment intéressant :-)
Mohamed Semeunacte
Pour les profs, il me semble que tu as oublié de parler du contrat de résident, qui se situe entre le local et l’expatrié.
De toute manière, ila faut savoir que les contrats expatriés se font de plus en plus rare, du moins dans l’enseignement.
Si vous pouvez partir en contrat local (bon il faut un minimum bien sur), allez-y! J’ai croisé dans l’enseignement notamment des instits qui se déplacé d’un pays à l’autre comme cela.
Je me rappelle en outre des profs qui me disaient leur motivation (hum…)d’enseigner à l’etranger mais seulement par un contrat d’expat, ils attendent toujours…
Fabrice a recemment ecrit..Au pays de Dieu
@Fabrice, quand je dis contrat expat je ne parle pas seulement des contrats offerts par le ministère français de l’éducation… (ce sont les plus pourries à vrai dire).
Le contrat résident ne me dit rien, je ferai des recherches merci beaucoup de le porter à mon attention.
Et sinon je suis à 100% d’accord avec toi pour dire que l’important c’est de sortir, les bons contrats viendront en temps voulu. Perso j’ai enseigné en Inde pour 417 euros par mois (ma bourse) pour deux personnes et cela 7 jours sur 7. Je ne l’ai jamais regrette bien au contraire.
Merci Fabrice pour tes coms :-)
Mohamed Semeunacte
Au sujet de la question d’argent, ca va t’inquietes, tu es encore loin de BA ou d’esprit riche;-)
Fabrice a recemment ecrit..Au pays de Dieu
@Fabrice, tu veux parler de mon salaire ? je ne savais pas que j’étais en compet avec Cedric ou Michael ?! lol
Mohamed Semeunacte
non, non tu ne l’es pas et tant mieux!
fabrice a recemment ecrit..Sinaï – du monastère de Sainte-Catherine au Mont Moise
Bonjour,
Ce statut permet une grande souplesse dans le choix des garanties et niveaux de couverture. De plus l’expatriation n’est pas limitée dans le temps.
Chacun peut donc façonner son modèle en fonction de ses envies.
Intéréssant tout ça, mais si je ne me trompe pas, le contrat d’expatriation est avant tout reservé à ceux qui bossent dans une société. Dans le cas d’un entrepreneur, il faudrait pouvoir domicilier son entreprise à l’étranger…
Julien a recemment ecrit..Deux syndromes d’entrepreneurs à éviter
Oui Julien à l’époque je bossais pour une école internationale.
Bonsoir,
je suis sur le point d accepter un détachement pour enseigner dans un établissement français à l étranger. Est ce possible d entrer en contact avec vous par mail pour avoir des informations? A quoi dois-je faire attention? est-ce possible de demander un détachement d un an au lieu de 3.. etc?